Revue Hebdo du 27/04/20
Brave New World
- Réouverture des écoles : le rétropédalage japonais (rapportsdeforce.fr) Le 2 mars, le Japon ferme ses écoles. Le 6 avril, il les rouvre partiellement. Une semaine plus tard, il les ferme de nouveau, confronté à une seconde vague de contamination.
- Coronavirus en Inde : “Les musulmans sont devenus des boucs émissaires” (telerama.fr)
- Dubaï : la température des passants prise par les casques des policiers (huffingtonpost.fr) La technologie se cache dans la visière, qui affiche un écran qui transmet les données de chaleur des individus à proximité, mais est aussi capable de reconnaissance faciale ou de numéro de plaques d’immatriculation. La compagnie chinoise à l’origine de ces casques hi-tech aurait vendu 1000 exemplaires aux services de sécurité de la métropole émiratie.
- Dolphins reclaim Bosphorus as virus silences Istanbul (phys.org)
- En Israël, 2000 manifestants “pour sauver la démocratie” s’adaptent au coronavirus (huffingtonpost.fr) Manifester en temps de coronavirus et en respectant la distanciation sociale, c’est possible.
- COVID19: Le virus de la censure et du musellement des médias se propage en Afrique (mondediplo.net)
- « On n’a pas encore faim mais on a peur d’avoir faim » : la Tunisie face au coronavirus (reporterre.net) En pleine pandémie, les rassemblements devant les bâtiments publics, devant les banques, pour obtenir l’aide sociale, font tâche. La confiance dans le pouvoir politique et l’administration pourrait avoir été entamée. La stratégie sociale du gouvernement est remise en cause. « Elle n’est pas assez courageuse, dit Romdhane Ben Amor. Il faut s’en prendre aux entreprises qui ne paient pas leurs impôts, il faut travailler sur la dette de l’État. D’où le gouvernement a-t-il tiré ces fonds ? A-t-il pris ces sommes sur le budget alloué au développement ? Ce sont les régions de l’intérieur et les couches sociales les plus défavorisées qui vont encore en payer le prix. »
- Italie : Coronavirus, l’App (quasi) obbligatoria e l’ipotesi braccialetto per gli anziani (corriere.it) Une idée d’incitation pourrait être de laisser la possibilité de télécharger l’application ou de porter le bracelet sur une base volontaire. […] Mais prévoir que pour ceux qui choisissent de ne pas le télécharger, des restrictions de mobilité subsistent. Il reste à préciser ce que l’on entend exactement par restrictions à la liberté de circulation.
- Une question (Giorgio Agamben, à propos des mesures politiques prises en Italie) (lundi.am) Je voudrais partager avec qui en a envie une question à laquelle, depuis maintenant plus d’un mois, je ne cesse de réfléchir. Comment a-t-il pu advenir qu’un pays tout entier, sans s’en rendre compte, se soit écroulé éthiquement et politiquement, confronté à une maladie ?
- Coronavirus : en Italie, les écoles ne rouvriront pas avant septembre, annonce Giuseppe Conte (francetvinfo.fr) Le président du Conseil a également confirmé que le gouvernement travaillait sur un plan de déconfinement des Italiens et de réouverture des activités industrielles à court terme, à partir du 4 mai.
- En Catalogne, la double bataille contre le Covid-19 et contre Madrid (liberation.fr)
- En Espagne, une grève des loyers pour « sauver les personnes et confiner les privilèges » (bastamag.net) En Espagne, le gouvernement a décidé de suspendre les expulsions et de réduire certains loyers. Estimant ces mesures insuffisantes, des associations ont décidé de lancer un appel à la grève des loyers. Elles réclament la réquisition des milliers de logements vides pour les sans abris et la restitution d’une partie des 65 milliards d’euros d’argent public qui ont sauvé les banques de la faillite après la crise financière
- En Espagne, le filon des caméras thermiques et des parois dans les restaurants (liberation.fr)
- Confinés, les Portugais célèbrent la Révolution des Oeillets en chantant aux fenêtres (huffingtonpost.fr) L’épidémie de coronavirus n’a pas fait oublier l’anniversaire de la révolution qui marque, chaque 25 avril depuis 1974, la fin de la dictature fasciste au Portugal.
- La Belgique renonce à son app de “tracing” des malades du coronavirus, a annoncé le ministre des affaires numériques belge (numerama.com) - voir aussi : Le traçage via téléphone portable a du plomb dans l’aile (rtbf.be)
- Pour manifester pendant le confinement, la solution des écologistes allemands (huffingtonpost.fr)
- Germany warns against race to restart tourism (reuters.com)
- Oxford lance des essais cliniques avec l’espoir d’un vaccin dès cet automne (huffingtonpost.fr) - voir aussi : Vaccin contre le Covid-19 : premiers tests sur des humains en Europe (liberation.fr)
- Coronavirus en Islande: un cas unique au monde qui permettrait de résoudre les énigmes du virus (huffingtonpost.fr) Le dépistage massif est une piste incontournable dans la lutte contre le Covid-19, mais la clé réside peut-être dans la génétique. Le fait que la population islandaise soit extrêmement homogène et bien étudiée est un atout pour ce pays.
- États-Unis : pourquoi les Noirs et les pauvres sont les plus touchés par le Covid-19 (theconversation.com)
- Aux États-Unis, les riches se confinent avec leur personnel de maison (korii.slate.fr)
- Que faire de 16.000 avions cloués au sol? (korii.slate.fr)
- Spéculation, stockage saturé… Pourquoi le baril de pétrole est tombé à moins de zéro dollar (liberation.fr)
- Disney cesse de payer 100.000 travailleurs mais maintient un dividende de 1,5 milliard de dollars pour les actionnaires (lalibre.be)
- Le réseau Tor licencie un tiers de ses effectifs (zdnet.fr)
- Coronavirus : même si la pollution baisse, la relance pourrait être un désastre environnemental (numerama.com)
Spécial France
Spécial sortie de confinement
Spécial Coronavirus - app de traçage
Spécial Coronavirus - données (plus ou moins) scientifiques
Spécial mauvaise gestion et casse du système de santé
- «Pas de consensus scientifique»: comment la porte-parole du gouvernement justifie la volte-face sur le port du masque. (nouvelobs.com)
- Où le grand public peut-il acheter des masques de protection ? (liberation.fr) - voir aussi : Coronavirus : on peut désormais acheter des masques «non sanitaires» en pharmacie (leparisien.fr) Il s’agit de masques grand public, non destinés aux professionnels. Cet assouplissement des règles de vente était réclamé depuis plusieurs semaines par les syndicats professionnels.
- Seulement 5,7% de la population immunisée: mais à quand une campagne de tests massifs? (revolutionpermanente.fr) Une enquête de l’Institut Pasteur révèle que seulement 5,7 % de la population aurait été en contact avec le virus et pourrait être immunisée. On est loin des 70% requis pour espérer l’«immunité collective» alors que le déconfinement est lancé à partir du 11/05 et qu’aucune mesure préventive à la hauteur n’a été annoncée, que ce soit au niveau des tests de dépistage ou des masques
- Pour le ministère de l’Education nationale, la santé n’a jamais été une priorité (liberation.fr) Une enquête lancée par l’ONS a montré que 25% des écoles n’ont pas suffisamment de points d’eau pour permettre le lavage des mains. […] En outre, le renouvellement de l’air est souvent mal assuré dans les salles de classe. […] les mesures de CO2 en milieu occupé indiquent des taux de confinement «très élevés» pour 48% des écoles élémentaires et «extrêmes» […] dans 7% des cas.
- Coronavirus : l’heure des comptes, le temps du dégoût (liberation.fr)
- Rémunération des soignants : l’attractivité financière des carrières n’est pas au niveau (theconversation.com) Selon les données de l’OCDE publiées en 2017, le salaire des infirmiers des hôpitaux publics serait par exemple particulièrement bas, en moyenne 5 % en deçà du salaire moyen national, classant la France parmi les 5 derniers pays sur les 29 pays développés considérés.
- «Vous n’êtes pas la solution, vous faites partie du problème» (liberation.fr) Et j’entends bien quand j’appelle mes patients se succéder au téléphone les émotions : l’étonnement, la reconnaissance, la gratitude.[…] Il faut vous dire que les médecins n’appellent pas leurs patients, ou ne sont pas censés le faire. Pour l’Assurance-Maladie, c’est du démarchage, une pratique interdite et réprimandée. […] l’Ancien Monde interdisait cette pratique, soupçonnant les médecins de «faire du chiffre». […] Étrangement, lorsque le coronavirus est arrivé, […], qui a formé la première ligne de front contre le Covid-19 ? Échangeant en temps réel des données sur l’explosion des cas, mettant en place des procédures basiques, cherchant à se protéger pour tenir le choc, mettant en place la téléconsultation, montant des centres Covid ? […] Cette piétaille prétendument égoïste, vénale, frileuse et incapable de s’organiser sans benchmarking.
- Coronavirus : les «riens» portent le pays. Et toi ? (linsoumission.fr)
- «L’idéologie de Macron le paralyse devant les questions de survie collective» (melenchon.fr) Si le XXe siècle a débuté en 1914, le XXIe débute avec cette crise sanitaire. A plus forte raison avec le collapse du changement climatique. Une nouvelle hégémonie culturelle émerge : l’entraide plutôt que la concurrence libre et non faussée. La relocalisation plutôt que le déménagement permanent du monde. Le retour de l’Etat et des services publics sont impatiemment attendus.
- Pour faire la guerre au virus, armons numériquement les enquêteurs sanitaires (liberation.fr) Le débat sur l’apport du numérique à la résolution de la crise sanitaire actuelle est bien mal engagé. Une énergie considérable est consacrée à développer et affiner le controversé projet d’application de traçage StopCovid, dont la faisabilité et l’utilité restent pourtant sujettes à caution. Pendant qu’on en développe plusieurs versions, qu’on engage un bras de fer avec Google et Apple et qu’on mobilise les parlementaires à discuter et voter sur une application qui risque de ne jamais voir le jour, rien n’est dit de la préparation de l’équipement numérique de la «force sanitaire», cette «armée» d’enquêteurs de terrain qu’il va falloir déployer à partir du déconfinement pour remonter et casser les chaînes de transmission.
- Il est déjà temps de se préparer à la prochaine pandémie (korii.slate.fr) Le monde n’était pas prêt pour l’irruption d’un danger tel que le Covid-19. Il aurait pourtant pu l’être.
Spécial inégalités par temps de coronavirus
Spécial travailleur·euses par temps de coronavirus
Spécial répression, violences et abus de pouvoir
- Au nom de la lutte contre le covid-19, la police française a déjà tué 5 personnes et fait plus de 10 blessés graves (paris-luttes.info)
- « Espèce de sale bougnoule, tu vas crever aujourd’hui » : Mohamed, pompier volontaire de 26 ans, habitant à Saint-Pierre-des-Corps, a été gazé et tabassé par une bande de policiers (larotative.info) Ça s’est passé le 10 avril. Je suis sorti de chez moi à 23h15, pour aller faire un jogging. Je sais que c’est un peu tard mais avec le confinement, je suis décalé. Sur ma route, j’ai croisé des amis assis sur un banc. Alors que je venais de les saluer, une voiture de police est arrivée. Les gens qui étaient là ont fui en voyant la police. Moi, je suis resté parce que j’avais mon attestation et que j’allais faire mon footing. Je pensais que tout irait bien.
- « Un bicot comme ça, ça nage pas », la police « ratonne » un homme à L’Île-Saint-Denis (revolutionpermanente.fr)
- À Toulouse, polémique autour d’une vidéo d’un policier tapant un homme à coup de muselière (huffingtonpost.fr) - voir aussi : Toulouse, police enragée (lien invidious)
- Toulouse : une jeune femme placée en garde à vue pour une banderole sur sa maison - France 3 Occitanie (france3-regions.francetvinfo.fr) - voir aussi : Répression politique à Toulouse : En garde à vue pour une banderole sur sa maison (npa31.org) Nous sommes dans cette affaire confrontés à un cas grave de remise en cause de la liberté d’expression comme du droit à critiquer le pouvoir, y compris par la caricature. Et pour faire respecter cela, serions-nous face à la mise en place d’une police politique qui viendra jusque dans nos logements pour nous faire retirer nos panneaux des balcons ?
Car depuis le début du confinement des milliers de personnes accrochent banderoles et pancartes à leurs fenêtres pour dire ce qu’elles pensent de la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement. C’est l’un des rares moyens que nous avons pour exprimer nos revendications, le droit de manifestation ayant été suspendu dans le cadre du confinement.
- Deux infirmiers “virés” d’un Ehpad de Toulouse car ils réclamaient des masques, la police intervient (ladepeche.fr)
Spécial la démocratie et nos droits en prennent un coup
- Les droits fondamentaux en quarantaine ? (liberation.fr)
- StopCovid, un bracelet électronique pour tous (liberation.fr)
- État d’urgence sanitaire et état de droit - Entretien avec le juriste Paul Cassia (lundi.am) Ici, le confinement ayant été justifié par la nécessité de préserver le droit à la vie, cette liberté fondamentale vient en quelque sorte « écraser » un nombre considérable d’autres libertés – celles de réunion, d’entreprendre, d’exercer son activité professionnelle, d’aller et de venir, de manifester… De plus, le Conseil d’Etat considère qu’il n’a pas à inspirer ou insuffler une politique publique à l’égard de l’exécutif, de sorte qu’il a accentué la règle du confinement « brut » (c’est à cause d’une décision du Conseil d’Etat du 22 mars 2020 que le Premier ministre a pris la décision de fermer les marchés alimentaires ouverts), tout en refusant de la mettre en balance avec les carences pourtant avérées de la lutte contre le covid-19 : il est inacceptable qu’après un mois de confinement, toute la population ne dispose pas de masques, de gants, de tests – sans même évoquer les mesures particulières qui auraient dû être prises à l’égard des médicaments et du personnel hospitalier. […]
Le principal danger de l’état d’urgence sanitaire pour les libertés publiques est d’ordre philosophique : il serait de penser que la solution aux risques de toute nature (attentats, catastrophe sanitaire…) est de type quasi-répressif, ou en tout cas relève de la police administrative, alors qu’elle relève essentiellement du terrain politique. […] Il aurait sans doute été possible de mieux concilier la prévention de l’ordre public sanitaire et les libertés individuelles en n’adoptant pas une logique guerrière et, en parallèle d’un bref confinement, en réquisitionnant l’industrie française tout en donnant au service public hospitalier les moyens de fonctionner à hauteur des exigences du moment. Mais après tout, on a les dirigeants que l’on mérite.
- La justice pénale sous état d’urgence sanitaire (lundi.am) Lorsque l’on prend un peu de recul, la contradiction confine à l’aporie : enfermer pour protéger la santé publique alors que les mesures de prophylaxie élémentaires pour empêcher la propagation du virus consistent dans la distanciation et imposent donc de vider les prisons. En réalité, cette ordonnance n’est pas un moyen pour l’Etat d’adapter la justice pénale à la lutte contre le virus. Elle est le moyen pour l’Etat de poursuivre la répression malgré la pandémie.
- Ordonnance après ordonnance, le Conseil d’Etat refuse de suspendre les ordonnances (blog.landot-avocats.net)
- Tribunal de Nanterre : les avocats dénoncent les détentions illégalement prolongées (leparisien.fr)
- Le Covid-19, nouvelle menace sur la liberté de la presse (liberation.fr)
Spécial résistance
- Pouvoir : mais pourquoi tant de défiance ? (arretsurimages.net)
- Pandémie : les Français de plus en plus réticents face aux mesures limitant les libertés publiques (theconversation.com)
- Dominique Meda : “Dans les consciences des citoyens fermente une révolution”. (acteursdeleconomie.latribune.fr) Une partie de la population est prête à se rebeller contre le profond “déni de comprendre” ce qui, depuis une trentaine d’années de politique néo-libérale obsédée par la réduction des dépenses publiques, conduit la société dans le mur. La situation, dramatique, de la filière des soins, dénoncée depuis si longtemps par l’ensemble des praticiens, est révélée au grand public par la gestion, calamiteuse, des équipements (masques, gel hydroalcoolique, tests, respirateurs, médicaments). La population veut des explications sur ce sujet si symptomatique des dégâts du dogme néolibéral, et de ces explications découle une prise de conscience plus globale.
- Des inspecteurs du travail se rebellent face aux «pressions» de leur ministre (liberation.fr)
- Pourquoi la rentrée ne se fera pas à partir du 11 mai… (dijoncter.info)
- McDo réquisitionné, autogestion : les collectifs de quartiers nourrissent des milliers de Marseillais (bastamag.net) « Via ce système nous suivons aujourd’hui 260 familles, mais nous avons 20 nouvelles demandes chaque jour ! […] Nous sommes de simples habitants, ou des bénévoles qui font habituellement de l’éducation populaire. Ce n’est pas notre rôle d’organiser la sécurité alimentaire de centaines de personnes ! Les pouvoirs publics sont incapables de se coordonner. Ils se reposent sur les collectifs de quartiers. Sans cette solidarité citoyenne, on aurait peut-être déjà assisté à des pillages, des émeutes. Et il n’est pas impossible qu’on se retrouve avec des enfants souffrant de malnutrition à la fin du confinement. »
- Le Pouvoir, la presse et le syndrome de Stockholm : Non, les policiers ne sont pas nos héros ! (desarmons.net)
- Hauts-de-Seine : après Villeneuve-la-Garenne, les tensions se propagent à d’autres villes (leparisien.fr) - voir aussi : We’ll keep enforcing lockdown, says French minister amid unrest (reuters.com)
- Tribune: “Pourquoi nous soutenons les révoltes des quartiers populaires” (lepoing.net)
Spécial GAFAM et cie
Tech
Les autres lectures de la semaine
- Cent ans de crise - Yuk Hui (lundi.am)
- The Pandemic Shows What Cars Have Done to Cities (theatlantic.com) Along streets suddenly devoid of traffic, pedestrians get a fresh look at all the space that motor vehicles have commandeered.
- « Le solutionnisme technologique restreint complètement nos imaginaires politiques » (lundi.am)
- Contre l’inflation technologique : « Arrêter de nourrir la bête qui nous dévore » (cqfd-journal.org) C’est d’ailleurs ce que montre la façon dont Tenochtitlan, devenue Mexico après la prise du pouvoir par les Espagnols, a évolué : les nouveaux maîtres de la ville, qui était une splendide cité lacustre, décident de démolir tous les bâtiments et d’assécher les lacs. Notamment pour construire des routes, sur lesquelles faire rouler les chariots à roues… Une décision stupide, car la ville est une cuvette, arrosée par les montagnes environnantes et les pluies tropicales une partie de l’année. Conséquence : la cité est très régulièrement inondée, parfois même pendant plusieurs années. Et c’est un problème qui n’a toujours pas été résolu à ce jour, malgré la construction d’un grand canal d’évacuation au début du XXe siècle, qui est déjà obsolète, la ville s’affaissant un peu plus chaque année. Au fond, les Mexicains sont encore en train d’éponger les conneries des Espagnols. C’est une très bonne illustration d’un progrès qu’on te donne comme fabuleux alors qu’il est défaillant. […] les Mexicains d’aujourd’hui disent “la roue manquait aux Aztèques” alors qu’il y avait surtout une chose qui manquait : la sagesse aux Espagnols. Il faut faire attention à l’impératif d’efficacité, y compris chez ceux qui cherchent à penser autrement la société. […] Si tu refuses de nourrir la machine, alors quelque chose peut arriver. Je crois vraiment à l’arrêt. Arrêter de nourrir la bête qui nous dévore[…] Internet a été un parfait exemple en ce sens : on disait, on espérait, que ça allait tout changer, en bien […] le nouveau livre, la connaissance universelle, le dialogue sans frontières. Sauf que non : on s’est fait piéger par cette Gorgone au regard glaçant qui s’appelle progrès. C’est allé vers le pire, comme d’habitude.
- « Il y a une main humaine derrière l’automatisation apparente de la commande en ligne » (lundi.am)
- Du dernier kilomètre au premier mètre. Urbi et Orbi de la pandémie. (affordance.info) Epidémie. Etymologiquement “sur” le peuple. Pandémie. Etymologiquement “tout” le peuple. Et - pardon pour le néologisme - peut-être aujourd’hui une sorte “d’ubiquidémie”. Etymologiquement “partout” le peuple. C’est à dire l’idée d’un peuple ou de l’humanité dans son entier, qui devrait ou pourrait être tracée, suivie partout à la fois, de son premier mètre à son dernier kilomètre.
- Starlink, LSD et Sillicon Valley - Elon Musk in the Sky with Diamonds (lundi.am) Quand prendre un avion connecté à Internet n’interrompt plus le flux de votre travail, vous êtes en contrôle. Quand vous êtes sur une île déserte et que vous êtes toujours connecté, vous êtes en contrôle. Quand un bracelet connecté continue de relever vos signaux biométriques et votre position, vous êtes en contrôle. Vous maîtrisez tous les aléas de votre destin. Et êtes donc responsable, redevable, de chaque imprévu qui pourrait impacter votre productivité.
- Covid-19 : pour un vaccin libre de droits (tcrouzet.com) Si aujourd’hui, après une brève pénurie, on ne manque plus de gel, c’est parce que les formulations hydro-alcooliques sont libres de droits, parce qu’elles sont un bien commun, et que de ne nombreuses bonnes volontés se sont mises à les produire dès que la demande a augmenté.
Pourquoi n’avons-nous pas de masques ? Tout simplement parce qu’avant la crise aucun de fiable, de testé, de suffisamment simple à produire n’avait été versé au compte des biens communs. Nous avons fait confiance à l’économie de marché, partant du principe qu’elle était la plus efficace, et nous avons eu la démonstration que cette assomption était fausse. Nous en sommes réduits à faire appel à des industriels qui spéculent, se font la guerre, se vendent aux plus offrants. Résultat : les masques arrivent au compte goûte. […]
Pourquoi personne ne parle de tests Covid-19 brevetés ? Parce que Christian Drosten et son équipe ont libéré dès la mi-janvier le test qu’ils ont mis au point.
- Euro : le miracle ou la mort (blog.mondediplo.net)
- The many languages missing from the internet
- BlackRock Should Be Seized for Crimes Against the Earth (vice.com)
Les BDs/graphiques/photos de la semaine
Les vidéos/podcasts de la semaine
Les autres trucs chouettes de la semaine