Revue Hebdo du 06/04/20
Brave New World
- Hongrie: Viktor Orban profite du coronavirus pour s’adjuger les pleins pouvoirs (rfi.fr) La Hongrie va-t-elle devenir un pays autoritaire ? C’est la crainte en tout cas de beaucoup d’ONG et d’associations car ce lundi 30 mars, le Parlement s’apprête à voter une loi qui, au motif de combattre le coronavirus, accorde au gouvernement dirigé par Viktor Orban des pouvoirs sans limite.
- Greek authorities use COVID-19 lockdown to crack down on self-managed Vio.Me factory (freedomnews.org.uk)
- En Espagne, les syndicats de locataires ont décrété une “grève générale” du paiement des loyers. (courrierinternational.com)
- L’UE s’excuse de son inaction auprès de l’Italie et promet de l’aider… mais le pourra-t-elle ? (francais.rt.com)
- Coronavirus : Indignation en Allemagne contre Adidas et H&M qui cessent de payer leurs loyers (20minutes.fr)
- Palantir in Talks With Germany, France for Virus-Fighting Tool (bloomberg.com)
- Une commande française de masques détournée vers les Etats-Unis sur un tarmac chinois (liberation.fr)
- Aux États-Unis, les avortements jugés « interventions non essentielles » (la-croix.com) Les gouverneurs du Texas, de l’Ohio et du Mississippi ont publié ces derniers jours des communiqués visant à restreindre les avortements, jugés « interventions non essentielles », afin de libérer plus de capacités médicales pour lutter contre la pandémie.
- Hospitals Tell Doctors They’ll Be Fired If They Speak Out About Lack of Gear (bloomberg.com)
- Aux États-Unis, le chômage de masse provoque une crise des loyers (korii.slate.fr)
- Coronavirus aux USA : une image du futur ? (nantes-revoltee.com)
- Coronavirus: les Etats-Unis assouplissent leurs normes environnementales (latribune.fr) “Un permis de polluer”. Depuis la fin de semaine dernière, les associations américaines de protection de l’environnement ne décolèrent pas. En cause: la décision de l’administration Trump d’assouplir les normes environnementales, permettant aux raffineries, centrales à charbon ou usines chimiques de polluer, air et eau, sans aucun contrôle ni sanction. Une mesure temporaire, assure l’EPA, alors que l’épidémie de coronavirus se propage rapidement dans le pays.
- Aux États-Unis, le boom des logiciels de surveillance du télétravail (korii.slate.fr)
- Donald Trump envoie des navires de guerre dans la Caraïbe (francetvinfo.fr) - voir aussi : Washington lance une vaste opération antidrogue en Amérique latine, malgré le coronavirus (lemonde.fr) Donald Trump a ordonné le transfert de navires et d’avions vers le commandement sud de l’armée américaine, pourtant touchée par le Covid-19. Principale cible de cette opération : le Venezuela. […] L’objectif est clair : déstabiliser un peu plus le pouvoir vénézuélien, jugé illégitime par Washington depuis la réélection contestée de Nicolas Maduro à la présidence.
- Covid-19 : le Brésil va-t-il enfin taxer ses riches ? (liberation.fr) Prévu par la Constitution mais jamais appliqué, l’impôt sur la fortune refait surface au Sénat, en pleine épidémie de coronavirus, dans l’un des pays les plus inégalitaires au monde.
- Course au vaccin contre le Covid-19 : la recherche du « bien commun » n’a jamais semblé aussi loin (theconversation.com) Souhaitons que ce qui émerge de la crise soit un nouveau modèle plus ouvert et collaboratif centré sur la recherche du bien commun plutôt que sur la défense des intérêts privés.
- « La crise du coronavirus sonne-t-elle la fin du capitalisme néo-libéral ? » (research.natixis.com)
- Virus ou pas, les veaux voyagent (liberation.fr) «De tels convois en pleine pandémie, c’est une aberration. Ces veaux ne seront transformés en viande que dans six mois. Il ne s’agit donc pas de faire face à une pénurie alimentaire ! Leurs conditions de transport sont déjà un calvaire en temps ordinaire. Actuellement, c’est bien pire.»
Spécial France
- Pistage : le Parlement français est bien décidé à s’en mêler « avec la plus grande vigilance » (numerama.com)
- Vous allez avoir plus de temps pour déclarer vos revenus de 2019 (huffingtonpost.fr)
- Moratoire des loyers : Le Gouvernement le rejette, l’Allemagne fait un pas (droitaulogement.org) Tandis que le projet de loi fédéral de lutte contre la pandémie présenté dans la semaine au parlement Allemand autorise les locataires en difficulté à suspendre le paiement des loyers durant l’épidémie, en France J. Denomandie, selon Le Parisien, a rejeté catégoriquement la demande de moratoire des loyers faites par les associations de locataires, de mal logés et plusieurs syndicats.
- Immobilier : avec le confinement, la montée des impayés des locataires fait craindre le pire (marianne.net)
- À Toulouse, un collectif lance une « grève des loyers » pendant le confinement (actu.fr)
- Coronavirus: Face au gouvernement, le Conseil d’État déboute une nouvelle fois les soignants (huffingtonpost.fr) La juridiction administrative suprême a de nouveau donné raison à l’exécutif dans sa gestion de l’épidémie de covid-19, refusant notamment de le contraindre à recourir à un dépistage massif.
- Sans réquisition, les stocks d’anti-douleurs et de sédatifs seront épuisés en « quelques jours » dans les hôpitaux (bastamag.net) - voir aussi : COVID-19 : pénuries/réquisitions : Une coalition inédite saisit le Conseil d’État (mediapart.fr)
- Parcoursup et coronavirus (rebellyon.info) Cette obstination à vouloir à tout prix maintenir les remontées pour le 2 avril est d’autant plus absurde que les établissements du supérieur ne peuvent trier les dossiers en ces temps de confinement. Les enseignant-e-s du supérieur consacrent déjà davantage de leur temps à leurs enseignements que d’habitude du fait de la charge de travail à distance : vont-ils/elles en plus éplucher les milliers de dossiers Parcoursup et délibérer à distance ?
- Confinement : les enseignants ont perdu le contact avec “5 à 8% des élèves”, selon Jean-Michel Blanquer (francetvinfo.fr) - voir aussi : 5% d’élèves “perdus” : Blanquer minimise le bilan réel de sa continuité pédagogique (revolutionpermanente.fr) Suivre un cours avec un téléphone portable, ou avec une connexion wifi défaillante, relève d’une logique absurde, quand disposer d’un ordinateur à soi, d’une imprimante, ou même d’une chambre individuelle sont des biens très inégalement partagés.
- « Nos élèves sont angoissés par la maladie et la mort, c’est le grand oubli de l’Éducation nationale dans cette crise » (regards.fr) J’aimerais entendre quelqu’un au ministère parler des élèves avec sincérité et empathie. Nos élèves, comme nous, sont en ce moment plutôt angoissés par la maladie, par la mort. Ils sont même touchés par le deuil. Quel temps leur a-t-on laissé pour réfléchir à cela ? Aucun. C’est le grand oubli de l’Éducation nationale dans cette crise. Toujours la temporalité de l’urgence et de la rentabilité.
- En pleine crise du coronavirus, des enseignants de Haute-Garonne sanctionnés financièrement pour avoir fait grève (francetvinfo.fr)
- Coronavirus : l’appel aux dons lancé par Darmanin pour soutenir les entreprises suscite l’ironie (francais.rt.com)
- Respirateurs, protections pour les soignants… : l’impression 3D mobilisée contre le coronavirus (lemonde.fr)
- Covid 19 : les opticien-nes se mobilisent (urgenceopticien.fr) Afin d’assurer la permanence des soins en santé visuelle, en lien avec le Ministère des Solidarités et de la Santé, les trois syndicats d’opticiens ont mis en place un dispositif de service minimum destiné aux patients.Celui-ci a pour vocation d’assurer le suivi des demandes urgentes, dans des conditions optimales de sécurité, tant pour le public que pour les personnels.
- Les cliniques privées sont-elles mobilisées pour accueillir des patients Covid ? (liberation.fr/) Les autorités affirment que toutes les forces sont mobilisées. Les professionnels sur le terrain témoignent d’un «retard à l’allumage».
- Coronavirus. La saisie de 4 millions de masques à Lyon par la France énerve la Suède (ouest-france.fr) La France a réquisitionné le 5 mars un stock de quatre millions de masques appartenant à une entreprise suédoise, révèle L’Express mercredi 1er avril 2020.Or, la moitié de ces masques devait être redirigée ensuite vers l’Espagne et l’Italie, pays durement touchés par la propagation du coronavirus.
- Confinement: À Paris, les bois de Boulogne et de Vincennes en partie interdits d’accès (huffingtonpost.fr)
- Comment confiner des millions de Français dépendants à l’alcool, au tabac et autres drogues ? (theconversation.com)
- Malgré le confinement, des chasseurs autorisés à reprendre le fusil (huffingtonpost.fr) Pour empêcher la prolifération de bêtes sauvages, de (rares) dérogations préfectorales autorisent des tirs ou le piégeage d’animaux. Sous conditions strictes.
- Contrôles du confinement : des policiers dénoncent des gendarmes trop tatillons (leparisien.fr)
- Pour le préfet de Paris, les patients en réanimation sont ceux qui n’ont «pas respecté» le confinement (lavoixdunord.fr) - voir aussi : Après l’insulte aux morts, aux malades et aux soignants, la démission du préfet Lallement est une évidence (humanite.fr)
- Doctolib et les documents privés qui restent sur leur serveur après suppression (lelutinduweb.fr)
- Faute d’annonceurs, le secteur de la publicité court au désastre (bfmtv.com)
- Nantes - Clisson. Impossible Hellfest en 2020 : Ben Barbaud demande à l’État de « stopper l’hémorragie » (nantes.maville.com)
- Après la crise du coronavirus, le PDG d’Axa veut créer un « régime d’assurance pandémie » (lemonde.fr)
- Disney joue un tour infernal à ses intermittents du spectacle (lemonde.fr)
- Moins de bruit, plus de télé, pas d’avions ou presque : la « France à l’arrêt » en douze graphiques (lemonde.fr)
- Bretagne : pendant le confinement la pollution des rivières continue de plus belle (francetvinfo.fr)
Spécial Coronavirus - données scientifiques
Spécial mauvaise gestion et casse du système de santé
- Masques: les preuves d’un mensonge d’Etat (mediapart.fr)
- L’usine bretonne qui alimentait la France en masques : histoire secrète d’un saccage industriel (franceculture.fr) Alors que la France manque cruellement de masques face à la pandémie de nouveau coronavirus, une entreprise française, installée en Bretagne, qui pouvait en fabriquer jusqu’à 200 millions par an, a fermé en 2018 après avoir été rachetée par un groupe américain.
- Comment la France se prive de 150 000 à 300 000 tests par semain (lepoint.fr) Si le président se serait dit favorable, son administration répond invariablement : « C’est à l’étude. […] Nous avons des normes réglementaires à respecter. » De quoi faire s’étrangler les acteurs de terrain. « Si la décision avait été prise dès le départ, le 15 mars, nous serions déjà en train de réaliser ces tests, à un rythme de 150 000 à 300 000 par semaine », enragent les professionnels. Qui peinent sincèrement à comprendre quelle est la stratégie de dépistage du gouvernement, et d’où vient le blocage.
- L’amateurisme mortel de Monsieur Bricolage (sarkofrance.blogspot.com) Vingt mille morts en Europe, et les dirigeants tremblent quand les populations s’inquiètent. En France, Monsieur Bricolage est le nouveau surnom d’Emmanuel Macron…
- COVID19 : la colère d’André Grimaldi (lemonde.fr) L’appel du chef de l’Etat à faire taire toute critique, voire tout débat, apparaît au mieux inopportun, au pire inquiétant. Le temps viendra, nous dit-on. Mais quand ce temps sera venu, on risque fort de nous dire: « l’heure est à pleurer nos morts et à reconstruire le pays dans l’unité. Le moment n’est pas à la polémique. Regardons l’avenir plutôt que le passé » .
- Face à la pénurie de matériel et de moyens, un homme en colère (liberation.fr) Les tests ? Matignon en promet 50 000 par jour fin avril, l’Allemagne en fait déjà 500 000 par semaine ! Il faudrait stopper net les activités non essentielles, mais Safran continue à fournir Airbus et Amazon livrait récemment des DVD à domicile.
- Coronavirus : Des médecins du Lot en colère après avoir reçu des masques de l’État vieux de 19 ans et inutilisables (les-crises.fr)
- Coronavirus : la police lance un appel aux dons et une cagnotte pour acheter masques et gels en Centre-Val de Loire (francetvinfo.fr)
- Coronavirus : des associations de soignants exigent en référé la « réquisition des moyens de production » de médicaments et matériel (lemonde.fr) « On a baissé la garde de la sécurité à l’hôpital. On ne peut pas y envoyer des gens sans précautions, malgré les applaudissements de 20 heures – si le gouvernement ne fait rien, la situation risque de se terminer par des droits de retrait du personnel. Il y a de la colère chez les soignants. »
- Tests et coronavirus: pourquoi la France ne copie pas l’Allemagne ? (huffingtonpost.fr)
- Pas de stock de masques mais… le gouvernement avait prévu des stocks de lacrymo pour 4 ans (revolutionpermanente.fr) Le gouvernement a longtemps expliqué le manque de moyens dans la santé par l’absence “d’argent magique”. En 2017, l’état engageait 17,5 millions d’euros dans l’achat de grenades lacrymogènes pour 4 ans.
- Lits de réanimation démultipliés : qu’en est-il vraiment ? (reflets.info) De moins de 5 000, la France passerait à 20 000 lits à la mi-maiEffet d’annonce ou réalité ? Il n’y a pas que la quantité et la capacité réelle des services de réanimation qui soulèvent des interrogations. Qui pour les faire fonctionner ? Avec quels matériels ? Quels médicaments ? Pour l’heure, tout cela reste flou.
- Un Français résidant au Vietnam : « La France, ce pays en voie d’enveloppement » (nouvelobs.com)
- Journal d’un Covid+ : « J’ai retrouvé le goût, le goût de me battre contre l’incurie du gouvernement » (bastamag.net) Pierre, atteint du coronavirus, évoque les conditions dans lesquelles il l’a contracté et le dégoût que lui inspire le gouvernement.
- Hôpital public: la note explosive de la Caisse des dépôts (mediapart.fr) À la demande d’Emmanuel Macron, la Caisse des dépôts travaille à un plan pour l’hôpital public. Au lieu de défendre l’intérêt général, il vise à accélérer la marchandisation de la santé et sa privatisation rampante.
- Coronavirus : vite, un pôle public du médicament ! (linsoumission.fr)
Spécial inégalités face au coronavirus
Spécial travailleur·euses par temps de coronavirus
- Infirmier en psychiatrie : « On a été mis en danger par l’État et par notre employeur » (revolutionpermanente.fr)
- Confinement: comment les profs, “livrés à eux-mêmes”, se débrouillent pour enseigner (huffingtonpost.fr) Pas le temps d’aller cueillir des gariguettes dans le Finistère. Si la formule maladroite de Sibeth Ndiaye, insinuant que les professeurs ne travaillaient pas en raison de l’épidémie de coronavirus, est si mal passée du côté des enseignants, c’est parce que depuis le début du confinement, la majorité d’entre eux bûche plus que d’ordinaire. […] Exit les formations pour les enseignants. Supprimés, les professeurs référents du matériel qui pouvaient distiller quelques conseils, disparus les conseils pédagogiques de la cellule informatique du rectorat, trop occupée à “rénover le système interne de l’Éducation nationale”. […] on se rend compte qu’on avait gratté un peu partout en temps normal et qu’on était en réalité pas du tout préparé ni à ce cas de figure, ni à l’école du numérique vantée par les pouvoirs publics.
- Coronavirus : près de 150 000 volontaires pour aider les agriculteurs (lemonde.fr)
- Face à la menace du retrait des routiers, le gouvernement promet de faire plus (huffingtonpost.fr)
- Travail obligatoire 6 jours par semaine : Renault prépare la reprise avec des attaques sociales ! (revolutionpermanente.fr)
- Confinement : les livreurs de repas à domicile toujours plus déshumanisés (theconversation.com)
Spécial répression, violences et abus de pouvoir
- La policière, l’attestation, et «les gens comme ça» (liberation.fr) Alors même que divers symptômes sont en recrudescence dans ce contexte anxiogène de pandémie et de confinement (les affects dépressifs s’accentuent et avec eux le risque suicidaire, les rituels de compulsion se renforcent, les troubles du sommeil sont en recrudescence, l’angoisse se durcit…), les patients s’en veulent de vouloir se soigner et la police punit pour une attestation mal remplie ! J’en ai le vertige. […] Je savais bien ce mépris de l’autre, autoritaire et jouissif, exercé par la police, mais son effet délétère est encore amplifié par le confinement, la façon dont il a été imposé, le langage employé pour le justifier, les moyens mis en œuvre pour le faire respecter.
- Double peine pour la banlieue (video) (bellaciao.org) “Le flic qui était juste devant le jeune, lui porte un coup à la cage thoracique ou au cou je ne sais pas, le jeune est tasé, ils lui font un plaquage ventral, et une clé d’étranglement. À ce moment-là, je me dis mince il va mourir.” Pendant la période de confinement, des policiers aux comportements inadmissibles déchaînent une violence gratuite dans les quartiers contre ses habitants, bien loin des contrôles courtois des grands centre villes… Témoignages.
- Témoignage hallucinant d’un employé de Santé Publique France victime de bavure policière (lien invidious)
- Coronavirus : un homme condamné à 105 heures de travaux d’intérêt général pour non-respect du confinement à Paris (francetvinfo.fr) Le jeune homme avait été verbalisé à quatre reprises le 24 mars, dont trois fois en moins d’une heure alors qu’il se rendait de nuit dans une pharmacie de garde, muni d’une attestation non horodatée, selon sa défense. Verbalisé une cinquième fois le 26 mars avec une attestation datée du lendemain, il a ensuite été interpellé dimanche lors d’un sixième contrôle. Placé en garde à vue, il a été jugé en comparution immédiate mardi.[…] “J’ai la main et un doigt qui sont cassés, je dois être opéré le 5 avril et je suis sorti précipitamment” le 24 mars “juste pour trouver un antidouleur”, s’est justifié le prévenu.
- Confinement et délire totalitaire (nantes-revoltee.com) L’hôpital est exsangue, mais tous les moyens sont bons pour la répression.La pandémie est décidément l’occasion pour les autorités de tester in vivo leurs innovations de contrôle. Quand tu entends les gendarmes te dire « oui c’est à cause de personnes comme vous que des gens meurent » alors que la plupart n’avaient aucun gant ni masque et qu’on se faisait crier dessus à 30 centimètres…
- Covid-19 : l’attaque des drones (laquadrature.net) En France, la police déploie massivement ses drones pour imposer le confinement. Elle utilise la crise sanitaire pour banaliser un outil de surveillance pourtant extrêmement attentatoire à nos libertés, le tout dans un cadre légal flou, voire inexistant.
- Sous prétexte de « raison sanitaire » le maire de Sanary-sur-Mer, dans le Var, interdit aux habitants de la commune toute sortie à plus de dix mètres de leur habitation (ldh-france.org) - voir aussi : Confinement: Le maire de Sanary-sur-Mer contraint de reculer sur ses arrêtés (huffingtonpost.fr) Dans cette commune du Var, il était interdit de s’éloigner de plus de 10m de son domicile, ou de se déplacer pour faire “un achat à l’unité” comme une baguette de pain.
- Le général Lizurey, qui a expulsé la Zad, assiste Édouard Philippe dans la lutte contre le Covid-19 (reporterre.net)
- Matinale de France Inter : parlez, parlez, mais de grâce, parlez dans les clous ! (acrimed.org)
Spécial la démocratie et nos droits en prennent un coup
- Nous vivons dans un état d’urgence permanent (liberation.fr) C’est précisément en temps de crise que l’on évalue […] la solidité des fondamentaux de l’Etat de droit. C’est une expérience universelle que celle de ces sociétés démocratiques qui, dos au mur, sont tentées par l’abîme.[…]L’état d’urgence contient en germe un poison. Venir à considérer que la réduction des libertés individuelles est un mal nécessaire serait une défaite de l’État de droit.
- Surveillance numérique contre le coronavirus : Jacques Toubon s’inquiète de possibles dérives (lemonde.fr) Le défenseur des droits se dit inquiet de l’utilisation de la géolocalisation pour lutter contre la pandémie de Covid-19, sans débat parlementaire.
- Face au Covid-19, le choix entre santé ou libertés est un faux dilemme (lemonde.fr) La liberté d’aller et venir, celle de se réunir ont été mises entre parenthèses, les prérogatives des Parlements rognées, les droits des salariés amputés. Des prévenus sont jugés et parfois privés de liberté sans avocat. L’exécutif s’est donné le droit de restreindre des libertés individuelles, prérogative réservée en temps normal aux juges en vertu du principe fondamental de la séparation des pouvoirs
- Big Brother à l’ère du coronavirus - plus de 100 groupes alertent contre une extension de la surveillance (developpez.com)
- État d’urgence sanitaire : l’autoritarisme comme remède à la destruction de l’État (bastienlachaud.fr) On ne joue pas avec les règles constitutionnelles et les principes fondant notre régime politique. Pourtant, c’est ce qu’a fait le gouvernement d’Édouard Philippe en adaptant le droit aux conséquences de politiques libérales. La création du régime d’état d’urgence sanitaire n’a eu pour seul objet que de légaliser des mesures restrictives des libertés individuelles […] Ce nouveau dispositif d’exception est une attaque massive contre les droits humains sur le fondement des circonstances exceptionnelles. Il fait peser de graves dangers sur notre régime démocratique. Les modalités de son adoption dévoilent l’inclination du gouvernement à l’autoritarisme épistémocratique. Cette dérive est en grande partie due au refus obstiné de respecter les recommandations de l’OMS qui évitent de recourir à l’enfermement massif de la population.
- Surveillance : «L’espace public quasi militarisé devient un laboratoire sécuritaire» (liberation.fr) Depuis des années, on nous répète à droite comme à gauche que la sécurité est la première des libertés. Aujourd’hui, c’est la santé, et c’est un levier qui anesthésie encore un peu plus l’esprit critique. […] Nombreux sont ceux qui sont prêts à sacrifier, de bon cœur, un certain nombre de libertés au nom de l’impératif sanitaire. N’oublions pas que cette fuite en avant technologique pourrait être un moyen de dissimuler l’incurie des politiques publiques, comme si la criminalisation des passants ou la géolocalisation des malades allaient compenser la pénurie de masques ou l’absence de tests. […] À la faveur de la pandémie, l’espace public quasi militarisé […] devient un laboratoire sécuritaire.
- COVID19 et procédures judiciaires : le Conseil d’État en marche arrière (vududroit.com) Le Conseil d’État a refusé D’ORGANISER UNE AUDIENCE et a rendu son ordonnance sans débat. Ce qui permettait d’éviter que les représentants du gouvernement soient tenus de répondre à un certain nombre de questions à l’occasion d’un débat contradictoire. Cette décision si elle n’est pas illégale, témoigne d’un refus du débat sur une question portant fondamentale pour la vie de la Nation…
- Qui es-tu Nicole Belloubet, pour t’asseoir à ce point sur les libertés publiques ? (liberation.fr) Pour cause de Covid-19, une ordonnance du ministère de la Justice prolonge les délais maximums de détention provisoire de trois à six mois selon la gravité des infractions, au mépris des libertés fondamentales.n’oublions pas que nous sommes champions d’Europe avec la Roumanie du taux de détention provisoire; un tiers des détenus de nos prisons quand même. […] Comprenons bien : d’un claquement de doigts, une circulaire vient de prolonger le titre de détention de 21 000 détenus. Exit les juges, exit les avocats, exit les audiences, exit tout! La ministre sucre le droit acquis de tout détenu de voir sa situation réexaminée lors d’un débat permettant à son avocat de le sortir éventuellement au terme de son mandat de dépôt de l’enfer que seront dans quelques jours les prisons.
- Didier Lallement et Sibeth N’diaye les duettistes de la peur et du mépris du peuple (vududroit.com) le fonctionnement du système Macron est lié à la façon dont celui-ci est arrivé au pouvoir par surprise en 2017. Les ambitieux et les médiocres qui n’avaient pu trouver auparavant leur place dans leurs familles respectives l’ont rejoint et ont constitué une sorte de clan dans la fidélité et la garantie de leur participation au banquet auquel sans lui ils n’auraient pu accéder. C’est la raison pour laquelle, que ce soit au gouvernement, dans les cabinets ou à l’Assemblée, nous avons un recrutement de « fonds de cuve » où les traîtres côtoient les incompétents quand ce ne sont pas parfois des imbéciles. […] Cela explique la répression policière et judiciaire d’une violence sans précédent du mouvement des gilets jaunes. Et comme Sibeth Ndiaye est l’expression Macronienne du mépris du peuple, Didier Lallement est celle de la peur et de la détestation de celui-ci. Pour le préfet de police, chaque Français n’est qu’un délinquant en puissance qu’il convient de brutaliser, de punir, de mater et de lui faire porter la responsabilité de ses propres malheurs. […] Ndiaye et Lallement ont également une fonction importante. Celle qui consiste à infantiliser l’opinion publique. La porte-parole du gouvernement dans le rôle de l’institutrice débile et le préfet police dans celui du surveillant général obtus en mode garde-chiourme. Pensant qu’ainsi le peuple sera plus facile à dompter. C’est la raison pour laquelle il n’y a aucune illusion à se faire, seul le départ d’Emmanuel Macron permettra de se débarrasser de tels malfaisants.
Spécial résistance
- Mesures de confinement : les contrôles de police ne doivent être ni abusifs ni violents ni discriminatoires (voxpublic.org)
- Coronavirus : #IlsSavaient,#OnNoublieraPas… La grogne sociale monte sur les réseaux sociaux (20minutes.fr) Ces mots-clés rassemblent tout le mécontentement de ceux qui ont le sentiment d’avoir été trompés. […] Cela nourrit une colère qui pourrait préparer une terrible sortie de crise […] C’est tout le peuple français qui hurle. Même la couche moyenne supérieure qui défendait encore un peu Macron et sa politique est aujourd’hui en colère !
- Le collectif Inter-Urgences porte plainte. “Nous n’oublierons pas les soignants épuisés, contaminés, décédés” (revolutionpermanente.fr) Il y a quelques jours, le collectif Inter-Urgence a décidé de porter plainte contre X pour plusieurs infractions dont homicide involontaire, estimant que les mesures adoptées par les autorités françaises n’avaient pas suivi les recommandations émises par l’OMS qui auraient pourtant pu prévenir le décès de nombreuses personnes.
- Edouard, on n’est pas dans «1984» et tu n’es pas au Ministère de la Vérité (liberation.fr) On se démerde, on s’entraide, les patients, les citoyens, donnent ce qu’ils ont : masques, équipements. Je n’ai toujours rien reçu du gouvernement français à part une boîte de 50 masques chirurgicaux il y a trois semaines, une éternité. […] Et pendant ce temps, les conseillers de Macron essaient de le faire passer pour un roi thaumaturge, tandis qu’il fait son show sur la résilience en cosplay Clemenceau derrière son masque canard. On n’a pas le temps de compter les conneries tant elles s’accumulent. «Certains de ceux qui ont tenu les bureaux de vote au premier tour des municipales sont en train de mourir», m’écrit une consœur de la région parisienne.
- Bonjour, je suis en colère. (herveferon.fr) Nous sommes aujourd’hui le lundi 30 mars 2020, depuis plusieurs semaines une terrible pandémie s’est abattue sur le monde et sur la France. Partout, il est évident que les personnes les plus exposées, sont celles qui sont les plus fragiles de par leur âge, leur état de santé, mais aussi de conditions socio-économiques les plus précaires. Vous savez, ceux qui, confinés, n’ont pas de jardin pour prendre l’air, ceux dont les enfants dorment à plusieurs par chambre, ceux qui ne gagnaient déjà pas grand chose et qui ne verront aucune aide venir, ceux qui font partie des 13 millions de français qui n’ont pas internet, pas d’ordinateur, pas d’imprimante, qui ne sont pas informés, qui ne peuvent pas imprimer d’attestation pour sortir, qui ne peuvent pas se connecter pour obtenir les devoirs à faire faire aux enfants à la maison… Il est notoire que les premiers qu’on abandonne sont toujours les plus vulnérables. […] Je suis en colère quand je vois des élus, barons locaux faire des opérations de communication dans les médias quand ils n’ont eu de cesse de participer eux-mêmes à cette casse du service public.Je suis en colère après ce gouvernement et ce Président qui ont su organiser, pendant des mois, la répression violente contre les infirmières manifestantes et contre les pompiers en grève, les frappant, les bousculant, les gazant et qui aujourd’hui viennent les encenser, les remercier et leur promettre de misérables aménagements de salaire […] Je suis en colère après ce Gouvernement engagé depuis des mois avec violence dans la casse de notre système de protection sociale et de retraites et après ce Président qui, à l’occasion de cette terrible crise, vient nous faire un numéro de communication à la télévision, pour louer ce même système de protection à la Française… […] Je ne suis pas de votre monde, nous ne sommes pas du même monde. Il est temps qu’on vous le fasse entendre. J’ai écrit ma colère, parce que j’émets le vœu qu’après tout cela, des milliers, des millions de français heureusement rescapés engorgeront vos putains de tribunaux pour porter plainte contre vous pour « abandon de la population et en particulier des plus vulnérables ». Et j’espère que vous serez condamnés, au moins aux yeux de l’histoire.
- Opération Résiliation (blog.mondediplo.net) Le mot était faible. À l’évidence, « connards », ça n’était pas suffisant […] On lit de plus en plus : « criminel » […] le crime par impéritie politique manifeste conduisant à la mise en danger des populations ne devrait-il pas constituer une qualification extra-ordinaire accompagnant nécessairement les prérogatives extra-ordinaires qui sont celles mêmes des formes contemporaines du gouvernement ? S’arrogeant le pouvoir de régir unilatéralement la vie des autres, le « gouvernement » n’est-il pas symétriquement comptable de la vie qu’il fait aux autres — spécialement quand il leur fait la mort ? Summa potestas, summum officio : pouvoir suprême, responsabilité suprême. Convenablement élaborée et inscrite dans le droit, l’idée-couperet aurait au moins pour effet de tempérer les ruées vers les positions de pouvoir. […] « Je ne comprends pas : pourquoi n’ont-ils pas encore déclenché le plan pandémie ? On perd un temps précieux ». Ce sont les propos du directeur du SGDN (Secrétariat général de la défense nationale) qui sortent maintenant — on apprend surtout qu’ils ont été tenus le 29 janvier.
- Nous ne voulons pas de héros ! (liberation.fr/) même s’il s’agit de nous faire croire qu’il n’est question que d’émotions et de sentiments, on discerne en réalité un projet politique. Car le héros, c’est un demi-dieu, un personnage exceptionnel. Autrement dit, c’est promouvoir la puissance solitaire de l’individu plutôt que la réussite du collectif. Or l’hôpital n’a pas tant besoin de surhommes ou de surfemmes que d’avoir les moyens de fonctionner dignement.
- « Personne n’est dupe de l’héroïsation de la profession » (cqfd-journal.org) Les discours vantant une unité de façade – tous unis contre la maladie – ne peuvent dissimuler qu’en première ligne on trouve les soignants tandis que les cadres gestionnaires continuent leur sale besogne en télétravail. Personne n’est dupe de l’héroïsation de la profession : ils peuvent se les garder leurs médailles ! Nous voulons des moyens pour travailler et des salaires décents pour tous et toutes ! […] Même sentiment mélangé par rapport aux applaudissements tous les soirs à 20 heures. C’est un soutien apprécié, mais on ne s’en contentera pas. On demandera des comptes au gouvernement, massivement, pas seulement les syndicats car pour beaucoup le temps de la résignation est révolu. […] Pire encore, le recours à la charité, cagnottes, Fondation de France, etc., est la preuve ultime de l’abandon de la santé publique en France. Qui peut croire que cela suffira à combler l’énorme manque de moyens ? C’est se donner bonne conscience à peu de frais.
- Le Titanic français (lundi.am) Quelle joie ineffable ! Quel bonheur indicible ! D’observer depuis les confins de nos confinements le réjouissant spectacle du naufrage d’un gouvernementVous êtes trempés de honte et vous nous sortez vos dernières cartouches. Mais nous ne bougerons pas d’un pouce. Nous allons applaudir à votre défaite tous les soirs au coucher du soleil pour vous souhaiter bonne chance dans les tréfonds.
- L’économie ou la vie Rarement l’économie ne sera à ce point apparu pour ce qu’elle est : une religion, sinon une secte. […] Pourquoi faire si grotesquement obstacle à l’administration de tests massifs ou d’un médicament manifestement efficace et peu onéreux ? Pourquoi le choix du confinement général plutôt que de la détection des sujets malades ? La réponse est simple et uniforme : it’s the economy, stupid ! […] « Pas de care avec des dirigeants qui s’arment pour la guerre contre nous. Pas de « vivre ensemble » avec ceux qui nous laissent mourir. Nous n’aurons eu nulle protection pour prix de notre soumission ; le contrat social est mort ; à nous d’inventer autre chose. Nos dirigeants actuels savent très bien que, le jour du déconfinement, nous n’aurons d’autre désir que de voir leurs têtes tomber, et c’est pour cela qu’ils feront tout pour qu’un tel jour n’ait pas lieu…
- Refusons que leurs vies soit sacrifiées au nom de l’économie (mediapart.fr) Aujourd’hui, une grande partie de la population a été forcée de reprendre le travail. Cela, personne n’en parle. Ni les médias, ni le gouvernement. Pourtant, cela fait des semaines que les hôpitaux réclament un confinement total.Faisons en sorte que tout le monde prenne conscience du choix insensé et immoral qu’a fait ce gouvernement en ordonnant le retour au travail : amenons-le sur l’espace public !
- Coronavirus : le gouvernement désormais visé par 11 plaintes devant la Cour de justice de la République (francetvinfo.fr) Six nouvelles plaintes sont arrivées depuis la semaine dernière, émanant d’associations, de particuliers, et même de détenus du sud de la France.
- Après la mort de 15 personnes dans une maison de retraite à Mougins, le petit-fils d’une des victimes annonce son intention de porter plainte contre l’État et la direction du groupe Korian. (liberation.fr)
- Transport routier : FO tire le signal d’alarme (force-ouvriere.fr) Lassées des promesses non suivies d’effets, trois organisations syndicales, dont FO, ont appelé les chauffeurs routiers qui se sentent insuffisamment protégés contre le coronavirus à exercer leur droit de retrait à partir du 30 mars. Ils appellent aussi à l’arrêt des transports non essentiels….
- Dans le BTP comme partout : pas question de risquer nos vies pour leurs profits ! (iaata.info)
- Coronavirus : la CGT porte plainte contre Carrefour et Muriel Pénicaud. (latribune.fr) - voir aussi : Coronavirus: la CGT porte plainte contre Carrefour et Pénicaud (huffingtonpost.fr) La CGT Commerce porte notamment plainte contre Carrefour Hypermarchés pour “atteinte involontaire à la vie” et “mise en danger de la vie d’autrui” face au Covid-19.
- Droits de retrait collectifs et perspectives de grève : la révolte des salariés de la grande distribution (revolutionpermanente.fr)
- Fiches CNT : Chômage technique - Congés payés- Droit de retrait - Indemnité chômage - Résident-e- étrangère-e - Télétravail (cnt-so.org)
- Comment contester une amende pour non respect du confinement ? (iaata.info)
- Contrôles : ce que les forces de l’ordre ont le droit (ou pas) de faire (franceinter.fr)
- Alors que les prisonnier-ere-s se révoltent (paris-luttes.info) Alors que les prisonnier-ere-s se révoltent, nous sommes confiné.e.s, sommé.e.s de déclarer chaque déplacement. Ecrire sur ce qu’il se passe à l’intérieur des taules et sortir pour tenter de l’afficher dans la rue, est une des possibiltés pour exprimer notre solidarité avec les révolté.e.s et essayer de rompre avec notre propre isolement !
- Comment s’organiser en ligne ? Une brochure pour lutter ! (bourrasque-info.org)
Spécial GAFAM et cie
Les autres lectures de la semaine
- Crise du Covid-19 : esquisse de scénarios à l’horizon 2021-2022 (futuribles.com)
- Dès maintenant ! (monde-diplomatique.fr) déjà, il y a un peu plus de dix ans, pour sauver leur système en détresse, les libéraux avaient accepté une hausse spectaculaire de l’endettement, une relance budgétaire, la nationalisation des banques, le rétablissement partiel du contrôle des capitaux. Ensuite, l’austérité leur avait permis de reprendre ce qu’ils avaient lâché dans un sauve-qui-peut général. Et même de réaliser quelques « avancées » : les salariés travailleraient plus, plus longtemps, dans des conditions de précarité accrues ; les « investisseurs » et les rentiers paieraient moins d’impôts. De ce retournement, les Grecs ont payé le plus lourd tribut […] Ainsi, ce qui au départ laisse croire à un chemin de Damas pourrait déboucher sur une « stratégie du choc ».[…] En ce sens, la crise du coronavirus pourrait constituer une répétition générale qui préfigure la dissolution des derniers foyers de résistance au capitalisme numérique et à l’avènement d’une société sans contact. À moins que… À moins que des voix, des gestes, des partis, des peuples, des États ne perturbent ce scénario écrit d’avance. […] Le confinement, c’est aussi un moment où chacun s’arrête et réfléchit…Avec le souci d’agir. Dès maintenant.
- Les conséquences psychologiques de l’héroïsation des soignantEs (npa2009.org) La figure du « héros » quant à elle, est fondamentalement masculine. Le héros est un peu le stéréotype de l’homme poussé à l’extrême, son archétype : il est viril, ne craint rien, est invincible et ne pleure jamais. […] Le manque de moyens matériels comme des lits et des respirateurs peut donc avoir des conséquences sévères sur la santé psychologique de nos soignant-e-s; c’est pourquoi il est essentiel qu’ils gardent à l’esprit qu’aucun mort n’est de leur responsabilité, que le seul sang qu’iels ont sur les mains et celui des personnes qui on été sauvé grâce à leur action et en dépit de celle du gouvernement et du patronat qui exhorte à poursuivre le travail.
- Contre la résilience (regards.fr) En baptisant son opération militaire « Résilience », le président signale qu’il ne s’attaquera surtout pas aux causes structurelles de l’épidémie […]. Il n’est pas question, donc, de changer de système pour empêcher de futures épidémies, mais de sauver le système actuel et de tenter de survivre à la prochaine épidémie.
- « Covid-19, le solutionnisme n’est pas la solution » - Evgeny Morozov (mondediplo.net)
- «Se soutenir tous ensemble ou couler tous ensemble» (liberation.fr) L’élément de langage le mieux partagé du moment, c’est «personne ne pouvait savoir. On ne pouvait pas prévoir». Sur tout l’échiquier politique, ceux qui depuis trente ans ont contribué au désastre actuel le répètent en boucle, imaginant qu’une population cloîtrée chez elle va gober le morceau.
- Alain Damasio : «La police n’a pas à être le bras armé d’une incompétence sanitaire massive» (liberation.fr) Réduire les sorties à un kilomètre de chez soi, interdire les espaces naturels (sans risque aucun de contamination), proscrire tout plaisir pourtant inoffensif et sanctionner les soi-disant incivilités virales est un indice ténu mais probant d’une volonté à peine déguisée de (for) mater les populations. La stupeur initie la peur - qui mute vite en torpeur. Or ces mesures doivent allumer une petite lampe rouge dans nos têtes.
- État d’urgence ridicule (blog.ecologie-politique.eu)
- Urgence partout, État nulle part (laquadrature.net)
- Après cette histoire-là (liberation.fr) Il faudra tout réévaluer les salaires de ceux qui servent le plus afin qu’ils ne soient plus ceux qui gagnent le moins, revoir le rôle de l’Etat… et se rappeler que cette catastrophe épidémique est avant tout une catastrophe écologique.
- Naviguer en eaux troubles (lundi.am)
- Le virus de la peur (lundi.am) Ce qu’on sait aussi, c’est qu’après la grande peste, au cours de la deuxième moitié du XIVe siècle, il y eut une explosion de révoltes dans tous les Pays européens. […] Au sortir d’un cataclysme inimaginable, les survivants étaient non seulement immunisés contre la peste mais aussi contre la peur : le Seigneur, le Maître, le Patron n’étaient pas grand-chose après avoir affronté la mort !
- Covid-19 : Quelles leçons peut-on tirer de la grippe espagnole de 1918 ? (usbeketrica.com)
- How the telephone failed its big test during 1918’s Spanish flu pandemic (fastcompany.com) In Long Beach, California, kids who were quarantined at home were guinea pigs for an early form of remote education. “The pupils in the high school there are doing home study work and holding regular telephonic conversation with their instructors,” […] Telephone operators were just as vulnerable to the Spanish flu as anyone else; maybe even more so than some, since they sat at banks of switchboards in tight quarters, elbow to elbow with any infected coworkers. And their ranks were being depleted by illness at the same time that the flu was increasing call volume.
- « Pour comprendre la psychologie d’une population travaillée par une épidémie… » (nouvelobs.com)
- Kamel Daoudi, “confiné” depuis 12 ans (lemediatv.fr) une chose est sûre : quand un pouvoir l’opportunité d’asseoir son emprise, il le fait avec le plus grand empressement.Une phrase de l’allocution du PR résonne encore dans ma tête : nous tirerons toutes les leçons de cette situation. En 3 mois, cette merveilleuse expérience de confinement, de désocialisation à bas bruit, de paranoïa low cost est une occasion rêvée pour un pouvoir moribond.
- Chronique de con finé (aurelienpierre.com) C’est un problème d’actuariat où il faut mettre en balance le risque lié à la contagion, et le risque lié au confinement. Mais on a complètement laissé tomber les risques du confinement […] et personne ne s’est dit que le remède était potentiellement pire que le mal. J’attends toujours l’étude qui prouve qu’aller se promener seul, voire en forêt, ou que rouler ses 60 km de vélo augmente les risques de transmission du virus.
- « Pourtant nous étions féministes » (ps.zoethical.org)
- Quand le New Deal salariait les artistes (monde-diplomatique.fr - août - septembre 2016)
- Allons-nous vers la Révolution Prolétarienne ? (abrupt.ch - texte de Simone Weil - 1933) Il n’y a aucune difficulté, une fois qu’on a décidé d’agir, à garder intacte, sur le plan de l’action, l’espérance même qu’un examen critique a montré être presque sans fondement ; c’est là l’essence même du courage. Or, étant donné qu’une défaite risquerait d’anéantir, pour une période indéfinie, tout ce qui fait à nos yeux la valeur de la vie humaine, il est clair que nous devons lutter par tous les](moyens qui nous semblent avoir une chance quelconque d’être efficaces.
- Low tech : face au tout-numérique, se réapproprier les technologies (coredem.info)
Les BDs/graphiques/photos de la semaine
Les vidéos/podcasts de la semaine
- Épidémie : Les libertés publiques sont-elles menacées ? (franceinter.fr)
- Pour rappel… (mini-compilation mamot)
- “Sachez, Monsieur le Président, que nous ne laisserons plus nous voler notre vie…” : Annie Ernaux (franceinter.fr) Aujourd’hui, quoique vous le proclamiez, nous ne sommes pas en guerre, l’ennemi ici n’est pas humain, pas notre semblable, il n’a ni pensée ni volonté de nuire, ignore les frontières et les différences sociales, se reproduit à l’aveugle en sautant d’un individu à un autre. Les armes, puisque vous tenez à ce lexique guerrier, ce sont les lits d’hôpital, les respirateurs, les masques et les tests, c’est le nombre de médecins, de scientifiques, de soignants. […] Choix étrange que le mot « résilience », signifiant reconstruction après un traumatisme. Nous n’en sommes pas là. Prenez garde, Monsieur le Président, aux effets de ce temps de confinement, de bouleversement du cours des choses. C’est un temps propice aux remises en cause. Un temps pour désirer un nouveau monde. Pas le vôtre ! Pas celui où les décideurs et financiers reprennent déjà sans pudeur l’antienne du « travailler plus », jusqu’à 60 heures par semaine. […] Nous sommes nombreux à ne plus vouloir d’un monde dont l’épidémie révèle les inégalités criantes, Nombreux à vouloir au contraire un monde où les besoins essentiels, se nourrir sainement, se soigner, se loger, s’éduquer, se cultiver, soient garantis à tous, un monde dont les solidarités actuelles montrent, justement, la possibilité. Sachez, Monsieur le Président, que nous ne laisserons plus nous voler notre vie, nous n’avons qu’elle, et « rien ne vaut la vie »
- François Sureau : “Les Français ne sont pas un troupeau de moutons ou une garderie d’enfants” (franceinter.fr) Chaque épreuve porte en elle-même la capacité d’en sortir. La Première Guerre Mondiale a été le début de l’émancipation des femmes ; 1945 a vu l’émergence des droits sociaux et de la notion de sécurité sociale. Nous avons toutes les possibilités d’en sortir meilleurs, à condition de se livrer à un petit exercice : ne pas se laisser bercer par les discours convenus, essayer de regarder la vérité en face.
- “La face cachée du système Macron” (peertube.social)
- Masques : aucune importation publique entre décembre et mars ! - Commission d’enquête Covid-19 (peertube.club)
- La Macronie bientôt devant les tribunaux ? (lien invidious)
- Les forçats du coronavirus (francetvinfo.fr)
- Jupiter One (lien invidious)
- “On avait pas prévu l’épidémie parce que…” - Le moment Meurice (lien invidious)
- « Je lutte donc je suis » (lien invidious)
- Errico Malatesta, vers une nouvelle humanité (lien invidious)
- Les vies d’Albert Camus ((lien invidious)
- « L’autonomie est le mot le plus important chez Ivan Illich » (podcast) (usbeketrica.com)
- Last Week Tonight, pour un point de vue US de la crise du coronavirus (hbo.com)
Les autres trucs chouettes de la semaine