Blood in the Machine: The Origins of the Rebellion Against Big Tech
Auteur : Brian Merchant
Date de parution (première édition) : 2023
Une histoire du luddisme particulièrement détaillée : acteurices, méthodes, organisation, principalement centrée sur le Royaume Uni (normal) mais avec quelques incursions dans l’Amérique (USA) esclavagiste (un chapitre). Un peu trop masculine (la question des femmes, plutôt que d’imprégner l’ensemble de l’ouvrage, a été essentiellement reléguée dans un chapitre après 250 pages comme si les femmes n’existaient pas).
Il va donc falloir que je complète cette lecture par d’autres sources (pour l’instant, tout ce que j’ai pu trouver c’est ceci qui ne m’en apprend pas beaucoup plus…)
Merchant fait le parallèle avec ce qu’il se passe actuellement, comparant les capitalistes ayant imposé les machines du début du XIXème siècle avec les grands magnats du XXIème siècle (tout particulièrement Bezos) - personnalités insensibles à la détresse humaine implémentant l’automatisation forcée dans le seul but d’augmenter leur pouvoir et leur fortune. C’est intéressant même si parfois la comparaison est un peu forcée (par exemple, lorsque l’auteur dit que Bezos force à adopter le système d’Amazon comme autrefois des … forçaient à aquérir des machines : pour rester compétitif ; Amazon est un monopole, il n’a pas de compétiteurs).
Cette lecture m’a également permis de compléter ce que je savais sur Byron et les Shelley. Un chapitre est consacré à Frankenstein, qui laisse légèrement sur sa faim. Mary Shelley est présentée de façon un peu trop passive à mon goût (elle écoute les conversations de Byron et Shelley, Shelley l’encourage dans son écriture, etc.). Et s’il est fait mention d’Ada, Anne Isabella Millbanke n’a droit qu’à quelques petites lignes en regard aux nombreuses pages consacrées à Byron (qui a certes joué un rôle en ce qui concerne les luddites, mais pas si important que cela finalement) ; peut-être aurait-il été plus intéressant de déplacer le focus sur les femmes de l’époque : celles des luddites sont présentées comme mourant de faim et ne pouvant nourrir leurs enfants pendant que leurs hommes combattent les machines - ce n’est que dans le fameux chapitre 250 pages après le début du bouquin que l’on comprend que les femmes prenaient également part aux bris de machines - et on se demande alors : se privaient-elles de manger pour que leurs hommes aient, eux, suffisamment de quoi ?
Publié le 31/08/2024
Dernière édition le 04/07/2024