Rien à cacher
Privacy : respect de notre intimité numérique
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Rien à cacher ? Peut-être, mais ce n’est pas pour cela que j’ai envie de tout montrer. Voir par exemple
- le film documentaire Nothing to hide.
- la conférence Je n’ai rien à cacher de Julien Vaubourg
- le Ted Talk Why privacy matters de Glenn Greenwald (en anglais sous-titré)
- la Lettre ouverte à ceux qui n’ont rien à cacher de Jean-Marc Manach
- Le billet de Laurent Chemla sur le sujet
- la page Wikipédia dédiée à ce sujet
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La transparence est un joli mot, mais imposée à tous, ce serait rapidement le plongeon dans la dystopie : voir par exemple le film The Circle (ou lire le roman du même nom). Elle est actuellement inversement proportionnelle au pouvoir, alors qu’il faudrait le contraire.
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Et puis, ce n’est pas nouveau : un individu se comporte différemment lorsqu’il est observé et lorsqu’il ne l’est pas ; on pourrait arguer (comme dans The Circle) que précisément, cela permet de mieux “policer” lesdits individus : out les comportements déviants, tout le monde rentre dans la norme, les crimes disparaissent avec les criminels… les méfaits avec les malfaiteurs… les troubles à l’ordre public avec les manifestants… Plus de révolte ni de révolution non plus, du coup… En ce qui concerne l’insidieuse transformation de la société et du comportement des gens face à la toujours croissante récolte de données personnelles et leur exploitation, certes par les publicitaires, mais aussi et surtout par les banques, assurances, employeurs…, je recommande vivement la conférence Social Cooling - big data’s unintended side effect au dernier 34C3, qui expose parfaitement les données du problème - ainsi que l’excellent site socialcooling (version française).
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Parce que ce que l’on nous propose, avec ce “rien à cacher (donc donnez-nous fissa vos données personnelles)” n’est autre, à plus ou moins court terme, qu’une société panoptique.
Où on en revient à la liberté…
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On imagine aisément le pouvoir sur les populations que ces outils de surveillance de masse (pour la page en français : voir surveillance globale) confèrent à ceux qui les développent ou exploitent. Déjà, la Chine a mis en place un système de notation de ses citoyens dès 2014. À quand la même chose en “Occident” ? Déjà, avec la “crise du Covid”, outre le vote de lois liberticides en France, les applications de traçage se multiplient dans le monde sous des prétextes de “santé publique” car la Stratégie du choc est toujours très appréciée par nos “gouvernants” ultralibéraux prêts à faire feu de tout bois pour contrôler leurs populations (et gagner encore un peu plus d’argent sur leur dos ; voir la section Capitalisme & Surveillance).
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Or il s’avère que notre outil-compagnon le plus cher (dans tous les sens du terme), celui qui est toujours dans nos poches, est aussi un merveilleux outil de surveillance (voir par exemple l’excellent article - en anglais - Your phone is like a spy in your pocket).
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Mais pas que : notre (big) browser web, si on n’y prête pas attention, peut aussi s’avérer un beau mouchard (ou en tout cas laisser opérer les mouchards présents sur les sites) ; et notre moteur de recherche favori, et, et…
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Un outil pour découvrir ce que les grandes compagnies traquent et savent sur vous.
… et donc aussi à la liberté logicielle (et matérielle !)
Sans hardware/software libres, impossible de s’assurer qu’il n’y a pas de “porte dérobée” (backdoor) et donc impossible de garantir le respect de notre vie privée (allez, on va dire “intimité numérique” pour faire plaisir à Gibus - voir aussi le très chouette article de Clochix sur le Framablog \o/) ; en particulier, impossible de s’assurer que l’on n’est pas surveillé·e (effet panopticon) ou que nos données personnelles ne sont pas récupérées à notre insu (pour renseigner notre banque, nos assurances, notre futur employeur…).